06 octobre 2010

Notre avis sur la révision de la DUP du champ de captage des eaux de Crépieux-Charmy

L’eau est une denrée de plus en plus rare dans le monde, et en particulier en France, car insuffisamment protégée. Élargir le champ de protection des puits de captage de Lyon est sur le fond une excellente chose et nous sommes tout à fait favorables à cette révision de la demande d’utilité publique. Néanmoins, nous déplorons les « mesurettes » proposées et l’absence de véritables actions de protection.
En effet, le dossier mentionne de façon très explicite que les risques de pollutions les plus critiques sont ceux issus des routes (en particulier l’A46, et la N386) et des relevés indique que les eaux contiennent des matières dangereuses pouvant provenir de pneus, peintures, solvants usagés. D’autres risques graves proviennent des égouts et des déchetteries, et enfin plus faiblement des nitrates et des pesticides. Or, rien dans cette nouvelle DUP n’impose de contraintes pour l’A46 et ses bassins de récupération (dans un état déplorable) et rien non plus sur les décharges qui polluent la nappe. A l’inverse, la DUP impose des restrictions inexplicables pour les paysans, et pour les habitants !

Le Modem vaudais émet donc les réserves et propositions suivantes :

- Traiter le problème des décharges sauvages et officielles réalisées depuis plusieurs dizaines d’années, en évacuant les déchets dans un délai de trois ans. La plupart de ces décharges sont bien connues des collectivités (déchetteries municipales, décharges du Grand Lyon…). De plus, il faut interdire toute déchetterie sur le périmètre éloigné (ateliers municipaux en particulier).
- Mettre en place des solutions de protection des voiries importantes (A46, N346 et Nœud des Iles), tant sur le plan de la réduction du flux de voitures que des actions de protection à proprement parler afin de réduire les dangers issus des particules fines, du plomb, etc…
- N’imposer des servitudes aux particuliers, minimes d’ailleurs, que lorsque l’état et les collectivités concernées auront fait preuve d’exemplarité et se seront engagés sur les points précédents.
- Imposer un contrôle renforcé des activités industrielles dans un périmètre plus éloigné à définir. En effet, la Zone Industrielle Est se trouve sur la nappe, et les activités dangereuses doivent y être référencées.
- Pour des raisons de simplicité, mais aussi de transparence, redéfinir la zone PPE en se basant sur des routes.
- Enfin, nous insistons sur le fait que dans la zone de protection rapprochée se trouve beaucoup de terres agricoles. Imposer aux agriculteurs des restrictions en termes d’engrais et pesticides mettra en danger leur survie car ces derniers ne peuvent avoir le label « BIO » de part la pollution de la route. La couverture des routes leur permettrait d’obtenir ce label.

Ces six points sont pour nous des points critiques et essentiels à la protection du champ de captage des eaux. Le Modem est donc favorable à la révision de la demande d’utilité publique pour la protection du champ de captage. Traitons toutefois les problèmes réels de pollution en impliquant dans cette révision, l’Etat et les collectivités locales.
Pour le Mouvement démocrate de Vaulx en Velin
Christine Bégou

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