28 février 2010

le Mouvement Démocrate et le projet régional des Verts : Les verts font-ils du « green-washing* » ?

Les Verts ont présenté les grands axes de leur projet régional. La revendication d’une idéologie destinée à « soigner » une société décrite comme malade pourrait inquiéter, notamment par la signification du terme idéologie, mais je ne m’attarderai pas sur ces effets de manche destinés à une partie de l’électorat.
Ce sont les propositions qui importent et leur impact sur le quotidien des habitants de la région. La retranscription du propos par les médias pouvait sembler mettre l’accent sur les seuls aspects gadgets du projet. Aussi suis-je allé sur le site des Verts pour lire leurs 5 points prioritaires ; et force est de constater qu’il y a de quoi s’interroger.

En reprenant certains des points évoqués, voici quelques commentaires sur ce projet :
1) Placer 90% des habitants à 10 mn d’un transport en commun. Le principe est intéressant mais
quel est sa faisabilité ? Le mandat précédent a lourdement investi dans le transport ferroviaire. La région est endettée (2 Milliards €) et n’a plus de marge de manœuvre. Ce que proposent les Verts repose sur un investissement très lourd dont on ne voit pas où sont les recettes.
Au Mouvement démocrate, nous proposons à l’inverse d’optimiser l’existant pour accroître la fréquentation des trains avec l’infrastructure présente. Une politique tarifaire ambitieuse, des partenariats avec les communes, la recherche de solutions concrètes aux retards et annulations de trains, ainsi que la complémentarité avec le co-voiturage sont autant de solutions qu’il faudra développer.
2) Créer une agence de co-voiturage. Expérimentons avant de créer une nouvelle institution car une bureaucratie verte demeure une bureaucratie. Impliquons les territoires, confions le pilotage à des élus de la région, mobilisons les initiatives privées afin de faire émerger les outils nécessaires pour que cela fonctionne. Interrogez-vous d’ailleurs sur la motivation des Verts quand ils écrivent dans le même projet « aucune subvention ne sera donnée aux routes ». Il le faudra pourtant, pour développer des bornes, des parkings, bref l’infrastructure nécessaire au co-voiturage.
3) 100% des lycées éco-responsables. Bien sûr et l’exemplarité des pouvoirs publics sur ce sujet (qualité des bâtiments, tri des déchets, etc.) est un objectif que nous partageons. Mais si ces bâtiments ne sont utilisés que la moitié de l’année, n’est-ce pas toujours un gâchis phénoménal de l’investissement public ?
Nous souhaitons que les lycées soient les portes d’entrée de la région sur l’ensemble du territoire. Ces bâtiments peuvent et doivent accueillir de la formation professionnelle, des réunions syndicales et associatives hors des temps scolaires. Voila un autre exemple de notre volonté d’optimiser l’existant et nous sommes heureux de voir que les Verts partagent cet objectif. Toutefois ils veulent aussi accroître le personnel technique (ATOS), reprendre en gestion les cantines, instaurer des budgets participatifs dans les lycées, autant de propositions qui nous paraissent contradictoires.
4) L’eco-conditionnalité des aides : si le principe est attrayant, il semble que nos amis les Verts n’aient pu se mettre d’accord sur les critères tant ceux-ci sont nombreux et divers (10 sans compter les sous-critères). Cela ne reflète-t-il pas tout simplement une méfiance stérile des Verts à l’égard des acteurs économiques ?
Nous voulons inciter et non sanctionner ou stigmatiser pour obtenir les mutations dont nous avons besoin. Il nous faut concilier développement économique pour créer des emplois et émergence d’outils, de produits et de comportements compatibles avec des ressources limitées. Nous croyons, comme les Verts, à une forte création d’emplois par le développement des métiers liés à la protection de l’environnement. Mais il y aura d’autres métiers et nous ne sommes pas tous destinés à devenir agriculteur, artisan ou commerçant de proximité. À ce titre nous voulons renforcer l’industrie en Rhône-Alpes, par une action forte sur l’innovation et engager avec les entreprises les évolutions nécessaires pour faire de la région un leader européen dans les quinze ans à venir (chimie verte, nouvelles énergies, économie d’énergie, véhicules électriques, etc.).


La société est malade nous dit Philippe Meirieu, c’est donc qu’il faut la soigner. Et l’idéologie serait un remède.
Nous partageons une orientation selon laquelle il faut nous adapter à la réalité de notre planète et au caractère fini des ressources existantes. Toutefois nous proposons une autre voie que celle de la privation et de la sanction pour atteindre les objectifs. Créer des taxes vertes, des bureaucraties vertes, des éco-entreprises, des éco-politiques ne suffira pas et s’apparente un peu trop au « green-washing » si justement combattu par ailleurs.
Nous ne voulons pas prendre notre revanche sur le modèle économique et social en place, nous voulons le changer. Nous voulons inciter, expérimenter, innover considérant que cette conviction relative aux fins doit accepter le doute quant aux moyens, ce que ne tolère pas l’idéologie.
Le débat avec les Verts est ouvert et il est sain pour la démocratie que nous ne partagions pas un certain nombre de points de vue.

Eric Lafond
Vice-président du Mouvement démocrate du Rhône
Délégué Régional de CAP21


*définition wikipedia : « green-washing » : « Le blanchiment écologique est un procédé de marketing utilisé par une organisation dans le but de donner à l'opinion publique une image écologique responsable »

19 février 2010

Memento des compétences régionales, et quelques chiffres

Pour rappel, les principales responsabilités de la région sont :
1- Éducation, formation, et emploi (formation professionnelle, apprentissage, lycée, aide aux entreprises, en création, en difficulté, via un schéma de développement économique, Recherche),
2- Mobilité et développement durable (transports régionaux, participation au TGV et ferroutage, aide à la conciliation entre économie et développement durable, gestions des déchets, parcs naturels..),
3- Autres actions volontaristes (aides au logement et politique de la ville, TIC, soutien aux associations, santé, infrastructures, actions sociales…)

Comment la région se positionne :

- Rhône-alpes est la deuxième plus grande région de France, avec 45 000 km2, juste devant la région midi-Pyrénées
- C’est la deuxième plus peuplée, après l’ile de France, avec 6 Millions d’habitants
- Elle a le deuxième plus gros budget avec 2.396 Millions d’Euros
- Elle consacre 44% de son budget à l’éducation (3ème)
- Et 25% du budget sur les TER… en 11ème position
- 7% sur l’action économique, loin derrière (16ème position)

Les revenus de la région proviennent de

1- La taxe professionnelle, la taxe foncière (440Millions d’Euros)
2- Taxe sur les cartes grises et droit de mutation –fiscalité indirecte (244 Millions d’Euros)
3- Taxe additionnelle d’apprentissage (52 Millions d’Euros)
4- TIPP (taxe produits pétroliers) : 313Millions d'€
5- Les dotations d’état : 856 Millions d'€
6- Autres recettes 105Millions d'€
Total des recettes 2 Milliard d’euros, dont 36% payés par les Rhône alpins, le reste par l’état dans le cadre de la décentralisation.

Les dépenses :

1,6 Milliards d'euros pour le fonctionnement des actions régionales, 800 Millions pour les investissements, et...évolution de la dette (passée de 487 Millions d'euros à plus de 2 Milliards d'euros entre 2003 et 2009)
Les plus gros budgets vont aux lycées et enseignement, pour 590Millions, suivent les transports, avec 553 Millions d'euros, et enfin la formation professionnelle, et apprentissage pour 454 Millions d'euros. Les autres lignes entre 130 et 170 Millions d'euros (actions économique, dépenses internes, aménagement du territoire, et service de la dette). Les autres lignes culture, santé, environnement sont inférieures en 70 Millions d'euros.

Quelques noms : avant 2004, la présidente de région était Mme Anne marie COMPARINI, UDF. Elle a été remplacée par M Jean-Jacques QUEYRANNE, PS.
Le prochain mandat ne sera pas de 6 ans, mais de 4 ans car le schéma départements/région va être modifié.

Nous votons le 14 Mars au premier tour, puis le 21 Mars prochain.
Le programme du mouvement démocrate Rhone Alpes : http://rhonealpesdemocrate.fr/2010/02/18/telechargez-le-projet-des-democrates-pour-rhone-alpes/

14 février 2010

La gestion du patrimoine des écoles de Vaulx-en-Velin : quand la municipalité oscille entre gaspillage et incompétence

Nous tenons à dénoncer la gestion désastreuse du projet d’école maternelle sur le site du Groupe Scolaire Paul Langevin.
Un peu d’histoire. Début 2008, M. Charrier, alors maire sortant et candidat à sa réélection, propose, dans son programme, de construire une école maternelle sur le site des Barges Cachin (propriété de la Mairie) juste à côté de l’actuelle maternelle et de transformer celle-ci en centre social. Coût autour de 3.800.000 euros et ouverture en 2010. Dont acte.
Fin 2008, les élections sont passées, M Charrier réélu oublie sa promesse et décide de vendre le terrain municipal destiné à l’école et d’y autoriser la réalisation de 120 logements (projet enterré depuis devant la levée de boucliers des parents, associations et riverains qui trouvent le site déjà trop urbanisé). L’école sera alors construite sur le site de Langevin ; tant pis pour les parents qui devront faire un kilomètre et tant pis pour le maraîcher qui sera expulsé de son terrain mitoyen (lieu de la future cantine) après Arrêté Préfectoral d’Utilité Publique pris dans l’urgence.
Mais le terrain acheté n’est pas constructible (c’est un terrain naturel à préserver) et ne peut pas le devenir. Impossible donc d’y faire la moindre cantine. Alors que fait notre municipalité ? Elle continue à improviser. Elle réduit la cour de l’école primaire Langevin pour y loger tout le projet sans la cantine (tant pis pour les enfants mais quand même 4.050.000 euros). Elle décide de construire une cantine derrière la Poste (enfin une bonne idée c’est ce que demandent les parents depuis 15 ans !) pour 1.600.000 euros. Et le terrain subtilisé au maraîcher qui ne voulait pas vendre ? Et les enfants qui arrivent petit à petit ? Et les dépenses qui explosent ?
Bilan des opérations :
• Un cout final prévisible de l’ordre de 6 Millions d’euros contre 3,5 Millions prévus initialement,
• 2 ans de demi de retard sur le projet et que faire des enfants qui se bousculent déjà dans les écoles ?
• Des parents qui vont devoir traverser tout le Village pour emmener leurs enfants alors qu’ils avaient une école possible à deux pas de chez eux,
• Une cour de récréation de l’école élémentaire Langevin divisée par 2,
• Et surtout un terrain acheté 2 fois son prix avec le recours de la puissance préfectorale pour finalement ne jamais pouvoir s’en servir.
Nous dénonçons l’inconséquence des élus Vaudais qui ne savent que dilapider l’argent public. Aussi nous demandons la démission des élu(e)s concerné(e)s, responsables et coupables de cette gabegie de temps et d’argent. Le Modem propose que le terrain Micollet soit transformé en parc écologique ou en ferme pédagogique renforçant l’identité agricole du Village de Vaulx-en-Velin.

13 février 2010

Sur le site du Progrès samedi 13 Février 2010 (cliquez sur le titre)

Carré de Soie :le MoDem préfèrerait densifier l'Ouest lyonnais

Après la synthèse de la concertation Carré de Soie, la section vaudaise du MoDem se dit surprise que « les questions de fond n'aient pas été abordées, ou plutôt sciemment écartées ». « Quid du nombre d'étages des immeubles ? N'est-ce pas déformer profondément un quartier que de l'envahir de bâtiments de 8 à 10 étages ? Et quelques arbres, quelques trouées vertes n'y changeront pas grand chose. » (...) « D'un côté, on vient nous présenter de beaux projets (Grand Parc, anneau bleu) avec une identité très forte d'îlots de verdure, et d'un autre côté, on bétonne tous azimuts parce que le Grand Lyon prévoit de densifier sa population. Pourquoi ne pas densifier vers l'Ouest, où tout est à faire, et densifier dans une proportion acceptable l'Est lyonnais ? », interroge le MoDem.

11 février 2010

Synthèse de la concertation Carré de Soie : pourquoi les vraies questions ne sont pas abordées ?

Mercredi 10 février dernier, le Grand Lyon était venu présenter aux habitants des quartiers Sud du Carré de Soie, habitants de Villeurbanne et Vaulx-en-Velin, les conclusions des 10 réunions de concertation sur la modification en profondeur de deux quartiers : l’îlot Tase et l’îlot Yoplait.
Les propositions qui sortent de ce document sont très intéressantes et on y trouve des idées originales, qui montrent la richesse qu’apporte un tel travail. Il n’en reste pas moins que nous avons été très surpris que les questions de fond n’aient pas été abordées, ou plutôt sciemment écartées. Quid de la mixité (sociale, ethnique, mixité anciens et nouveaux habitants (autrement dit, combien de nouveaux logements) ? Quid du nombre d’étages des immeubles, en sachant que l’existant est basé à 80% en surface de pavillons et 20% de bâtiments de 4 étages. N’est ce pas déformer profondément un quartier que de l’envahir de bâtiments de 8 à 10 étages ? Et quelques arbres, quelques trouées vertes n’y changeront pas grand-chose.
Plus largement, il faut en effet se poser la question du devenir de Vaulx-en-Velin et surtout du devenir de l’Est dans le Grand Lyon ! D’un coté, on vient nous présenter de beaux projets (Grand parc, Anneau bleu) avec une identité très forte d’ilot de verdure, et d’un autre coté, on bétonne tout azimut parce que le Grand Lyon prévoit de densifier sa population. Pourquoi ne pas densifier vers l’ouest, où tout est à faire, et densifier dans une proportion acceptable l’est lyonnais, en mixant des zones pavillonnaires plus en adéquation avec l’anneau bleu et grand Parc, une zone maraichère qui doit perdurer, et effectivement des bâtiments de 4 étages, qui ne dénaturent pas les zones pavillonnaires !
Messieurs du Grand Lyon, cela fait plus de 40 ans que vous usez et abusez de l’Est lyonnais pour déverser vos mètres cube de béton ! Et Monsieur Le Maire, cachez votre enthousiasme à saluer les promoteurs qui bétonnent votre ville ! Pensez plutôt à vos administrés, ceux que vous représentez, qui essaient de sauvegarder leur identité, leur patrimoine, leur qualité de vie. Respectez-vous vous-même, en appliquant les beaux préceptes que vos amis communistes sont venus présenter il y a 15 jours : « Ralentir la ville… pour une ville solidaire ! »

05 février 2010

Concertation pour le Grand Stade OL Land, suite

Hier soir, à Décines avait lieu la première des trois réunions de concertation relative à la modification du PLU sur le site du Grand Montout.
On peut à nouveau s'interroger sur le terme "concertation" et non "information":
- La réunion organisée par le Grand Lyon a été diffusée de façon très discrète. Elle a pourtant fait bouger plus de 800 personnes.
- Les associations opposées au projet n'ont été prévenues que peu de temps avant pour éventuellement participer.
- et enfin, les termes de M Collomb étaient explicites : nous sommes venus faire tomber un à un les arguments opposés car nous avons les bons chiffres et ce projet est un très bon projet.
La municipalité de Vaulx-en-Velin a encore brillée par son absence hier soir. Villeurbanne, Décines, Meyzieu, Chassieu étaient bel et bien représentés.

Pour rappel, nous ne sommes pas opposés à un projet de grand stade, mais nous remettons en cause le site choisi.
Nous ne sommes pas opposés au développement économique de l'Est et des transports en commun, mais pas au détriment des populations (pollution atmosphérique, sonore, embouteillages...). Ce site risque mettra aussi en péril le Carré de Soie en créant un autre pôle de loisirs et de commerces. Enfin, en terme d'emplois, il peut y avoir beaucoup mieux (un stade ne crée pas 2000 emplois !)
Les collectivités locales vont mettre environ 180 Millions d'euros (coût direct) dans les infrastructures et beaucoup plus en coût indirect pour qu'un homme d'affaires tire tous les bénéfices du projet.
Enfin, pour le rayonnement international de l'OL, il n'est pas nécessaire que ce soit à Décines. On peut aussi remettre en question le choix du tout football. Et le hdandball, le basket, l'escrime...

Il faut continuer à se mobiliser sur la prochaine réunion publique (à priori 18 Février prochain à Meyzieu) !