Après 4 jours de grève des éboueurs, nous appelons les élus du Grand Lyon à ne pas s’enfermer dans des débats de principes et de postures, mais à revenir à ce que le sujet à de fondamental pour la qualité de vie des habitants.
L’intersyndicale met en avant le non respect d’un équilibre 50/50 dans le ramassage des déchets entre la régie et la délégation de service public. L’opposition public/privé (régie ou délégation de service public), ne résume pas le débat. Gérard Collomb, en faisant le choix d’un partage, ménageait les tenants des deux positions. Il faisait aussi un choix de gestion qui, au regard de l’étude récente de l’UFCS, ne s’avère, aujourd’hui, pas optimum : le recours au privé est supérieur de 12% à la régie, et la gestion mixte privée-publique supérieur de 3,5%.
La grève des éboueurs ne doit pas non plus se réduire à un simple conflit salarial, reflet d’un dialogue social difficile, car l’enjeu majeur n’est pas là :
Il s’agit d’un enjeu économique et écologique pour le territoire
Rappelons ici que la quantité de déchets produite dans l’agglomération est environ de 500 000 t. Ces déchets sont pour l’essentiel incinérés, produisant chauffage et eau chaude, concrétisant d’une certaine façon une idée de ce qu’est la « ville durable » aujourd’hui. Or, la valorisation énergétique n’est pas une fin en soi. Il existe de bien meilleures filiales, meilleures pour l’environnement et la planète :
Nous souhaitons une perspective plus ambitieuse pour notre ville et notre agglomération. Nous proposons un objectif de valorisation et recyclage de l’ensemble des déchets produits au bénéfice du territoire, ce qui nous conduit à une mutation profonde de l’organisation de la collecte des déchets. La récupération et le traitement de cette matière première constitueront une filière industrielle à part entière, permettant de produire et de créer des emplois localement. Pour cela, il faut une implication forte des habitants pour mieux trier, et les agents pourront avoir un rôle renforcé.
A l’inverse le choix quasi unique de l’incinération nous conduit inéluctablement à un troisième incinérateur dans l’agglomération et ne crée aucune richesse pour le territoire.
Nous proposons au Président du Grand Lyon d’inscrire le débat politique dans une nouvelle perspective et de ne pas faire prendre le risque aux lyonnais d’un durcissement du conflit dont les éboueurs et les usagers seraient les seules victimes.
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