14 mars 2012

Banlieues : les grandes oubliées de la campagne électorale ?


Les Banlieues sont les grandes oubliées de la campagne électorale. Au lieu de stigmatiser en orientant le débat sur l’immigration, parlons plutôt de la réalité, du quotidien, et parlons en positivement en apportant des solutions aux problèmes du chômage, de l’échec scolaire et du logement. Sans tabou avec un seul objectif : faire de nos banlieues des villes vivables où il fait bon résider, où les enfants peuvent faire de bonnes scolarités en sécurité,…

Le problème des banlieues et des villes comme Vaulx-en-Velin c’est la concentration. Et en premier lieu ce qui génère tout : la concentration des logements sociaux, et plus particulièrement de l’ultra-social. La ville, selon les derniers chiffres, compte 56% de logements sociaux. L’accord avec l’ANRU pour la rénovation urbaine impose à la Ville de reconstruire autant de logements sociaux qu’elle en démoli. La Ville se targue d’ailleurs de faire plus. Sur la période 2011-2013, il est prévu 600 nouveaux logements sociaux (dont 55% de relogements). Les logements sociaux principalement construits sont les PLAI ou PLUS (pour les populations les plus défavorisées) et non les PLS (logements locatifs intermédiaires pour les classes moyennes) ; ainsi ce sont 21% de PLS qui ont été faits entre 2007 et 2010, et seulement 15% qui sont prévus entre 2011 et 2013.

Et l’ANRU. Ces dix dernières années, 250.000.000 d’euros ont été investi en rénovation urbaine sur Vaulx-en-Velin. Mais à quoi cela a-t-il servi ? A créer un nouveau centre-ville ? Plutôt bien. A agrandir le planétarium ? Pourquoi, alors que les financements pour son fonctionnement n’ont pas été trouvés ? Et rien n’a été fait sur d’autres quartiers dont le fameux Mas du Taureau.
 
Et les déséquilibres perdurent  :
·         D’abord au niveau de l’éducation où, au-delà des 35% de collégiens scolarisés hors la ville, un autre chiffre est éloquent : le meilleur des 4 collèges de Vaulx est classé 77ème sur les 110 collèges du Rhône, tous  les autres étant dans le dernier quart du classement,
·         Ces déséquilibres scolaires amènent des déséquilibres dans l’emploi : 30% de chômage chez les jeunes, 20% sur la ville. Et pourtant, il y a 20 000 emplois sur la ville (3 zones industrielles).
·         Le taux d’imposition (taxe foncière et taxe d’habitation) est très élevé (le plus fort du Rhône), dû à la fois au faible nombre de personnes imposables, et les frais associés à l’accompagnement social malgré la compensation versé par l’état (DSU..) Ils pénalisent les 37% de foyers imposables, alors que ce ne sont que des classes moyennes, tant par les impôts, que par le niveau scolaire, les obligeant pour la plupart à mettre leurs enfants en privé, à l’extérieur, quand ils ne finissent pas par partir (Vaulx perd des habitants, selon le dernier recensement).

Nous avons une autre vision et une autre ambition pour notre ville. Nous voulons une ville populaire, solidaire, qui ne monte pas certains habitants contre les autres. Nous ne voulons plus d’actions comme les arrêtés anti-expulsion illégaux à seule visée publicitaire, ni de levée du drapeau palestinien sur le fronton de la mairie. Nous voulons une Ville faite de mixité ethnique et de mixité sociale. Et nous nous y employons depuis déjà 5 ans et deux campagnes électorales.

C'est cette vision pour note ville qui nous a amené à  attaquer le permis  de construire de la DRAISIENNE au tribunal administratif.
 Notre action est à la fois technique pour recueillir l’aval positif du Tribunal Administratif mais aussi politique parce que pour avoir une ville vivable, en 2012, on ne peut pas mettre trois bâtiments 100% logements sociaux dans un quartier qui en compte 93% et connaît des difficultés importantes de tous ordres.


Dans 45 jours, nous allons élire notre président de la république.
François Bayrou s’est engagé à durcir les règles pour que les villes aient 25% de logements sociaux et une mixité sociale obligatoire.  En terme d’éducation, il souhaite une formation soutenue aux enseignants, et qu’aucun enfant ne puisse sortir du primaire sans savoir lire et écrire.

Nous insistons et demandons, plus particulièrement pour les banlieues, les points suivants :
-          Par équité, pour que  les villes de banlieue puissent revivre et changer, qu’il y ait un plafond de taux de logement social de 40% maximum.
-          Que l’action de l’ANRU puisse se prolonger et qu’elle contrôle où va l’argent. Via les préfets par exemple. F. Bayrou ayant proposé un préfet logement. Il sera chargé de travailler avec les maires sur les choix ANRU qui sont faits. Et de faire preuve de bon sens, tant sur la mixité (culturelle, ethnique, sociale, intergénérationnelle) pour aller dans le « vivre ensemble », et bien vivre ensemble. Est-il raisonnable d’obliger dans des quartiers en déshérence (avec 93% de logements sociaux) de reconstruire, lors des opérations ANRU, autant de logements sociaux que ceux qui ont été démolis ?,
-          Ces préfets logement doivent aussi être les garants d’un équilibre social, mais aussi d’un équilibre culturel. F Bayrou a proposé un accompagnement des locataires en détresse sociale pour les réintégrer. Il faut aussi les aider à s’intégrer culturellement en s’appuyant sur les associations déjà existantes, telles Valdocco ou encore les centres sociaux, à condition que ces dernières ne se contentent pas d’occuper les jeunes, ou les familles, mais construisent une relation avec eux pour qu’ils s’ouvrent à l’extérieur !
-          Avant de créer de nouveaux logements il serait bon que ceux déjà en place soient bien entretenus et que les bailleurs sociaux remplissent leur rôle ! Ces derniers doivent tenir une fiche d’entretien des bâtiments, et la tenir à disposition des usagers.
-          Enfin, la loi sur les zones franches urbaines qui vient d’être modifiée. Créer de l’emploi sur les zones urbaines sensibles peut sembler une bonne idée, mais cela crée de l’emploi tertiaire, inadapté à la population correspondante. Il serait important de l’ouvrir aux zones franches attenantes.

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