22 décembre 2011

Notre avis sur l'enquête publique en cours du BUE, tronçon Nord

Ci joint ce que nous avons présenté au commissaire enqueteur ce jour, et laissé dans le cahier d'enquête publique. Bonne lecture.

Incohérence avec le SCOT : En préambule, nous souhaitons souligner l’incohérence de ce projet avec le SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale). Les grandes orientations du SCOT voté en fin d’année dernière sont de densifier la communauté urbaine, éviter l’étalement urbain, et faciliter les déplacements doux entre travail et habitat. Les transports en commun doivent donc être privilégiés, et les liaisons travail-logement facilitées. L’objectif est de créer de l’attractivité dans l’Est lyonnais pour que les habitants viennent y habiter, à côté de leur emploi. Pourtant, la création de la voirie BUE est très clairement liée à des déplacements pendulaires, de personnes venant de l’Ain ou de l’Isère et se rendant à leur travail, ou au parc relais près du périphérique, et dans l’autre sens, des résidants se rendant dans les mêmes secteurs pour y travailler. Cela est confirmé par le faible pourcentage du trafic camions prévu (5%) pour une voirie censée desservir les zones industrielles.
Nous avions préconisé dans l’enquête publique sur le SCOT de revoir ce schéma et d’envisager que les familles iraient habiter plus loin, et qu’il faudrait beaucoup plus insister sur les transports en commun.

Projet incompatible avec l’amélioration de la qualité de l’air : « L’étude récente menée par l’InVS parmi 25 villes européennes a d’ailleurs confirmé l’impact de la pollution particulaire sur notre santé en réduisant de 7 mois la durée de vie des lyonnais âgés de plus de 30 ans et en augmentant de 15% l’asthme chez les enfants résidants à proximité du trafic routier. Avec des teneurs en fines particules et en dioxyde d’azote les plus élevées de la région Rhône-Alpes, le bassin lyonnais est au cœur du contentieux européen qui touche 15 régions françaises pour non respect de la Directive du 21 mai 2008 relative à la qualité de l’air ambiant et un air pur pour l’Europe» (rapport annuel Air du Rhône et de la Côtière de l’Ain 2010).
L’objectif pour tous les organismes publics est de réduire de 30% les émissions de particules fines d’ici 2015. Or, non seulement ce projet va générer une augmentation de la pollution de l’air, mais en plus, aucun transport en commun n’est prévu sur sa partie nord. Dans les villes, les grandes artères se réduisent à 2X1 voie (y compris à Vaulx-en-Velin). Le projet de BUE au Sud de Vaulx (secteur de la Tase) prévoit 2X2 voies +2 voies de transport commun. Sur ce tronçon, il est vrai qu’on parle de 2*1 voie, mais avec possibilité d’extension à 2*2 voies, et sans transport en commun !
Or il est essentiel de prévoir une ligne forte de transport en commun dans une échéance à moyen terme, qui permettrait aux habitants de pouvoir se déplacer entre leur emploi et leur résidence. Il est aussi souhaitable, dans l’attente d’une telle mise en place, de choisir dès maintenant des choix alternatifs, comme de favoriser le co-voiturage et prévoir ainsi des Parcs de stationnement. Il est dommage que de tels projets n’aient pas été abordés, d’autant plus que le coût du carburant est de plus en plus élevé, et induit des frais de plus en plus importants pour les familles.  

Projet en lui-même : Trois projets sont présentés, et mis en concurrence. C’est appréciable, au regard du projet présenté lors de la concertation préalable, qui n’avait pas souhaité travailler sur des projets alternatifs. Il est toutefois regrettable que les deux premiers trajets soient écartés aussi vite, pour aller directement vers le 3eme choix.
Il semble que le premier choix (’avenue Paul Marcellin, puis Charles de Gaulle) est trop long, et passe à côté de logements. Il est à éviter.
La seconde solution, qui propose d’utiliser les voies existantes dans la zone industrielle est plutôt une bonne idée. Elle répond à l’un des deux objectifs du BUE : celui de relier les zones industrielles. Toutefois, il ne sera pas facile pour les camions d’accéder aisément aux entreprises. Il sera tout aussi pénalisant pour les entreprises d’avoir un trafic de transit devant chez eux.
La troisième option, qui est de créer une route nouvelle, le long de la rivière La Rize répond de façon favorable au critère de trafic pendulaire, qui est si dommageable pour la santé et pour les aménagements « verts » prévus juste à coté. Par contre, il ne permet pas de desservir correctement la zone industrielle de la Rize, qui rencontre toujours de grosses difficultés d’accès le matin et le soir. Cette troisième solution ne tient pas non plus compte de vestiges gallo-romains probables, et est donc surtout incompatible avec le projet d’aménagement des bords du canal, l’anneau bleu et la mise à l’air libre de la Rize. Enfin, elle va aussi à l’encontre du SCOT, en supprimant des parcelles agricoles au profit de routes.

D’autres alternatives possibles : Une autre solution permettant un mixage des solutions 2 et 3 peut être envisagée, et permettrait aussi de créer un meilleur accès à la Zone Industrielle, mais aussi au quartier du Village de Vaulx-en-Velin (voir plan joint). Elle serait moins couteuse en permettant d’utiliser des voies existantes et de travailler sur leur réaménagement.
Nous suggérons donc dans un premier temps de créer une route 2*1 voie au sud de la zone industrielle, mais en privilégiant l’utilisation de routes existantes, comme la rue Monod ou encore l’impasse Saillant. Cette solution serait moins couteuse, permettrait un accès à la zone industrielle, mais réduirait aussi l’empiétement nécessaire sur les terres agricoles. Il faudrait en parallèle réaménager l’entrée de la Zone industrielle en créant un rond point à l’autre extrémité de l’avenue Karl Marx (voir plan). Ce rond point permettrait aussi de desservir le quartier Village de Vaulx, et surtout répondre à la problématique actuelle d’entrée de zone, qui est saturée tous les matins et tous les soirs. Si le trafic venait à augmenter, il pourrait alors être très facilement envisagé d’utiliser la rue Karl Marx comme deuxième voie de flux du BUE. Il faudra alors retravailler sur des voies d’accès de desserte dans la zone industrielle (rue Marx et Rue Monod), pour éviter les accidents.
Nous proposons aussi d’envisager une hypothèse de parking relais au niveau de la Rocade, et favoriser ainsi le co-voiturage, réduisant ainsi l’engorgement sur cette portion. Dans la même optique, il faudra que le Sytral prévoie de prolonger l’axe A8 ou créer une ligne supplémentaire pour prévoir une desserte en mode doux des zones indsutrielles vers l’entrée de « villes » (Rocade).
Enfin, il restera l’écueil essentiel de la forte pollution au rond point du Pont de la Sucrerie. En effet, de l’autre coté de la voie se trouvent des lotissements, un stade, une maison des fêtes…Les taux de pollution sont tels qu’il faut envisager très sérieusement de trouver des solutions pour ne pas polluer les habitants résidant dans les environs. Il est rappelé que la pollution réduit la durée de vie, et crée des asthmes (cf 2eme paragraphe, rapport de l’air 2010). Quelles sont les possibilités pour faire un tunnel avec aération filtrée des particules fines ? Le chiffrage d’un tel projet semble essentiel plutôt que de ne pas proposer de mesures pour limiter l’impact de la pollution de l’air.  

Conclusion : Le BUE suscite de grandes réticences de la population depuis de nombreuses années. L’enquête publique en cours pour le bouclage de ce boulevard sur la section La Rize est l’ultime étape de réalisation de ce projet et malheureusement les critiques restent :
• Un projet qui ne respecte pas la qualité de l’air et les normes environnementales,
• Un projet qui n’intègre pas les transports en commun, en opposition avec les grands principes d’orientation du Scot,
• Un projet qui crée une route à 40.000 véhicules/jour en pleine ville,
• Un projet qui ne respecte pas la nature et qui n’assure même pas la mise à l’air libre de la Rize,
• Une communication insuffisante, que ce soit vers les riverains, vers les entreprises de la zone industrielle, qui n’ont pas le temps de donner leur avis, en partie parce que cette enquête utilise 9 jours « gelés » par les fêtes, qui fait qu’une partie des avis ne seront pas donnés (l’association VVE…).

Pour ces raisons, nous avons voulu proposer une solution qui s’affranchit au mieux de ces soucis et répond pleinement aux objectifs vaudais du BUE : la dynamisation de la Zone Industrielle, un coût modéré, un projet plus respectueux de l’environnement et de la nature. Tel qu’il est présenté, le Modem de Vaulx-en-Velin ne peut pas soutenir le projet présenté par le Conseil Général. Nous préférons proposer une solution alternative que nous souhaiterions voir étudiée attentivement.

Pour le Modem Vaulx-en-Velin
Christine BERTIN

2 commentaires:

  1. pourquoi vote t'on pas pour un maire?
    comme ça, s'il laisse sa place à un adjoint, on provoque de nouvelles elections pour savoir s'il a l'aval des citoyens et notamment pour ce périphérique, l'urbanisme effréné avalisé par la COURLY car LYON avec 200 000 habitants ne veut que des riches et les pauvres ou moyenne classe délassé ailleurs à L'est lyonnais

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  2. et non ! on vote pour une liste municipale, ce qui est assez compréhensible pour des villes de grande taille, car il faut... dans l'idéal... avoir des élus qui ont des compétences dans les domaines qu'ils vont gérer (urbanisme, environnement, logement, social, culture, sport...), mais aussi que l'équipe dans son ensemble, connaisse tous les quartiers de la ville.

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